Au nom de l’excellence, standardisation vers le bas ?

Titre du livre: Le PL23 et l’INEE : excellence ou standardisation en éducation ?

Résumé: Qui n’oserait s’engager au nom de l’excellence et plus encore s’y opposer ? Le concept d’excellence, référent qui évoque un idéal à atteindre et qui agit à la manière d’un « cri de ralliement » (Perrenoud, 1987, p. 1), émaille les discours sociaux et éducatifs en vue d’orienter les pratiques institutionnelles et de stimuler les conduites des personnes pour les propulser vers le haut. On vise l’excellence partout : dans le sport, les arts, en politique, en amour, en cuisine ou autres. Des compétitions, concours et sondages de popularité lui servent de plateformes, des palmarès de véhicules, des pointages de mesures, des gagnant·es de couronnes, le tout sur la base de normes édictées et de jugements prononcés. Ce vocable est le plus souvent interprété comme un signe performatif apte à faire advenir la « réalité » du seul fait de son évocation, ce qui n’est jamais le cas. Qu’est-ce donc qui anime la proposition d’excellence sinon la logique de performance qui s’est affirmée dans le monde au cours des dernières décennies ? Une telle logique suppose l’inscription dans un cycle qui engendre la compétition entre des protagonistes (groupes ou personnes), énonce la promotion de méritant·es (une strate qui se distingue) et consacre l’élection de gagnant·es (or, argent ou bronze). Les personnes qui ne mettent pas le pied sur le podium sont…des perdantes. Cette logique de performance entraine, non par hasard, celle du mérite avec les avantages sociaux et économiques qui s’ensuivent. La sociologie de l’excellence (Perrenoud, 1995) décline d’ailleurs le lexique auquel se réfère une telle logique : volonté de classement, sélection, compétition, normes et jugements.

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Chercheur·e·s CRIRES

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