Jumelage interculturel en classe de langue seconde au collégial


Rapport

Contributeurs:

État de publication: publié

Type de rapport: Rapport de recherche

Titre de la collection: .

Institution: Vanier College Press

URL: https://eduq.info/xmlui/bitstream/handle/11515/38016/gagne-deveau-jumelage-interculturel-classe-L2-vanier-st-hyacinthe-2021.pdf?sequence=12&isAllowed=y

Résumé: La présente étude visait à mesurer l’effet d’un jumelage interculturel en classe de langue seconde entre des élèves inscrits dans deux établissements issus de chaque secteur linguistique du réseau collégial québécois, le Cégep de St-Hyacinthe et le Cégep Vanier. Le projet faisait suite à la mise au jour d’un regard critique de la part des élèves de langue anglaise à l’égard du français langue seconde enseigné au Québec avec, entre autres, une perception de déconnexion de leur besoin premier de parler français et non d’écrire sans erreurs grammaticales. Les cours, du primaire au secondaire, n’auraient pas assez d’applications concrètes, selon eux (Gagné et Popica, 2017). Le phénomène est différent dans le secteur francophone, car ces jeunes consomment les médias anglophones, mais la classe d’anglais langue seconde demeure largement coupée de la communauté de langue anglaise du Québec. L’objectif principal a donc été de concevoir un dispositif pédagogique favorisant la rencontre et la cocréation d’une publication numérique dans un processus de découverte de l’Autre sur le plan personnel et de collégialité pour aider ses collègues dans la langue seconde et ainsi permettre une valorisation de ses forces langagières (St-Hyacinthe aide Vanier en français et vice versa). L’hypothèse de départ était que ces échanges auraient un effet positif sur la motivation de même que d’autres variables comme les attitudes envers la communauté cible ou l’anxiété en classe de langue. Pour mesurer cet effet, un devis de recherche quasi-expérimental mixte a permis de comparer des groupes contrôles et expérimentaux dans des cours de niveaux 100 et 101 du cursus collégial. Des difficultés éprouvées lors de la collecte de données brouillent les résultats, surtout du côté de Vanier, mais sur le strict plan des analyses à traitement quantitatif, ils montrent que l’intervention de jumelage n’a pas eu d’effet sur les variables à l’étude. Par ailleurs, les données quantitatives tirées de l’analyse en composante principale (issues des deux groupes linguistiques) suggèrent que plus les parents et la famille encouragent à parler la langue seconde, plus on a des amis de l’autre groupe linguistique et plus on leur parle dans la langue seconde, moins on a d’anxiété en classe de langue. L’analyse du discours des élèves révèle que le jumelage a été l’occasion de découvrir une autre façon d’apprendre la langue qui offre l’avantage de rencontrer des étudiants que les élèves ne soupçonnaient pas si proches d’eux. Si ces rapprochements mériteraient d’aller plus loin dans la compréhension des « imaginaires » qu’ils partagent sur eux-mêmes et sur l’Autre, à tout le moins, l’intervention de jumelage a été pour plusieurs le début d’un changement souhaitable de leur perspective de départ sur l’autre communauté linguistique.