Le 1er mars dernier, les membres du comité de sélection pour l'attribution des bourses Laure Gaudreault se sont réunis. Il nous fait plaisir d'annoncer le nom des trois récipiendaires de bourses au montant de 2 500 $. Nous félicitons grandement les lauréates. Parmi les 48 dossiers soumis au doctorat, Julie Descheneaux s'est démarquée pour la qualité de son dossier. Parmi les 27 dossiers soumis à la maitrise, Stéphanie Paré s'est vue méritée la deuxième bourse. Une troisième bourse « coup de cœur » est allée à Carolyn Murphy. Nous vous invitons à prendre connaissance des résumés des trois projets primés.
Julie Descheneaux (candidate au doctorat, UQAM)
Conditions d’implantation de l’éducation à la sexualité en milieu scolaire : un portrait pour informer l’action
Même si les jeunes réclament l’enseignement de l’éducation à la sexualité en milieu scolaire (Pounds et al., 2016, Schutte, 2017; Descheneaux et al., 2018), des études démontrent que les conditions d’enseignement et de la coordination des services peuvent entraver ses objectifs d’amélioration de la santé sexuelle des jeunes et de leur réussite éducative (Otis et al., 2012; Denford et al., 2017). La mise en œuvre du nouveau curriculum au Québec depuis l’automne 2018 rend urgent la nécessité de comprendre ces facilitateurs et entraves en contexte québécois.
Le projet « Conditions d’implantation de l’éducation à la sexualité en milieu scolaire: un portrait pour informer l’action » vise à mieux comprendre les conditions d’implantation optimales pour faciliter l’implantation du nouveau curriculum de l’éducation à la sexualité du point de vue 1) du personnel enseignant; 2) du personnel de soutien et professionnel; 3) des partenaires régionaux (ex.: santé publique et organismes communautaires). À partir d’une étude de cas d’un territoire en banlieue montréalaise, cette recherche-intervention est réalisée selon un design mixte de recherche qui vise la transformation sociale (Creswell et Plano Clark, 2010) grâce à un questionnaire en ligne et des entrevues individuelles et de groupe. Le projet contribue aux prises de décisions d’acteurs régionaux qui coordonnent la démarche d’implantation sur le territoire en plus de favoriser l’avancement des connaissances en misant sur la production de données en contexte québécois.
Stéphanie Paré (candidate à la maitrise, UQTR)
La transformation du rapport à l’écriture d’élèves issus de milieux défavorisés par le recours à l’écriture créative au troisième cycle du primaire
L’écriture constitue une habileté favorisant la réussite scolaire des élèves et, plus encore, leur insertion dans la société (Blaser, 2007). Or, les élèves issus de milieux socioéconomiquement défavorisés manifestent statistiquement plus de difficultés en écriture que ceux de milieux plus nantis (Conseil supérieur de l’éducation, 2016). Une des pistes d’intervention pour réduire ces écarts de performance réside dans la prise en compte du rapport à l’écriture de ces élèves, c’est-à-dire de leurs conceptions, de leurs valeurs et de leurs pratiques en lien avec l’écriture (Barré-De Miniac, 2000). Sachant qu’un rapport à l’écriture positif favorise le développement de la compétence scripturale, le recours à des pratiques d’écriture créative en classe pourrait constituer une avenue prometteuse. Elles permettraient aux élèves de laisser la norme grammaticale et orthographique de côté pour jouer avec le langage et pour libérer leur expressivité dans l’optique de découvrir le plaisir d’écrire (Reuter, 2005). Cette étude multicas vise à décrire les changements survenus dans le rapport à l’écriture de quatre élèves de sixième année du primaire issus de milieux défavorisés au terme de la réalisation d’ateliers d’écriture créative. L’originalité de ce projet tient au fait qu’il explore un dispositif didactique innovant, l’écriture créative, auprès d’une population d’élèves que nous savons depuis longtemps en difficulté.
Carolyn Murphy (candidate à la maitrise, Université de Sherbrooke)
Difficultés perçues par des étudiants en enseignement professionnel à l’Université de Sherbrooke au regard de leur parcours universitaire
En 2001, dans la foulée du mouvement de professionnalisation de l’enseignement au Québec, le baccalauréat en enseignement professionnel (BEP) devient la seule voie d'accès au brevet d’enseignement (MEQ, 2001) pour les enseignants de formation professionnelle. Il s’agit d’un défi majeur puisqu’ils accèdent à l’université alors qu’ils enseignent déjà en FP, après plusieurs années d'exercice d'un métier, tandis que leur formation initiale est souvent de niveau professionnel ou secondaire (Gagnon, Coulombe, Dione, 2016). Il s’agit d’un parcours atypique en formation des maîtres (Beaucher, 2010) et peu d’entre eux (GRFEP, 2012) avaient prévu ce retour aux études (Balleux, 2006). Alors que jusqu’à maintenant, aucune recherche ne s’est penchée sur les difficultés rencontrées en cours de formation, une question se pose :
Quelles sont les difficultés perçues par des étudiants au BEP de l’Université de Sherbrooke pendant leur parcours universitaire? Pour y répondre, nous mobiliserons le cadre de référence suivant. Puisqu’ils sont déjà enseignants, nous explorerons les difficultés d’insertion professionnelle au secondaire (Karsenti, 2017; Mukamurera et Balleux, 2013). Une recherche exploratoire (Van der Maren, 1996) qualitative (Fortin et Gagnon, 2016) auprès d’étudiants du BEP de l’Université de Sherbrooke sera menée. Ces entrevues semi-structurées auprès de 5 étudiants du BEP permettront de concevoir un questionnaire adressé à un échantillon d’étudiants (n=100) afin de produire de nouvelles connaissances sur les difficultés perçues qui serviront aux universités offrant le BEP, au bénéfice des étudiants et des accompagnateurs.